jeudi 26 août 2010

Des origines d'Einstein

Pas encore visité les bars Salsa et forro.
Je savais que "forró" voulais dire brulant en hongrois. Mais je me suis rapidement confirmé la tendance gay du terme quand j'ai parlé d'un super "forró bar" (comme nos amis anglais, les hongrois mettent l'adjectif avant le nom) à une amie, et qu'elle m'a jeté un regard à la fois suspicieux et amusé. Je suis pas persuadé qu'elle aie totalement adhéré à mon explication sur le forro d'ailleurs...

Bref, je vais aller voir. Je "vais" parce qu'en fait mes journées se trouvent rapidement chargées. J'ai passé hier quasiment une heure dans un énorme supermarché à trouver une règle et une équerre -le seul rayon qui n'était pas indiqué - , et quasiment autant de temps à trouver le bon chemin pour y aller et en revenir.
Les hongrois ont une manière toute particulière de gérer les flux de véhicules sur leur voirie et d'indiquer les directions. Il est en général impossible de tourner à gauche quand on est sur un boulevard d'une certaine importance; les responsables des directions ont décrété que c'était une mauvaise idée. La moitié du temps, ça ne pose pas de problème puisqu'on veut tourner à droite. Mais le reste du temps, il faut dépasser l'intersection, trouver un endroit où faire demi tour (il y a par contre des endroits pour faire demi tour sur ces boulevards), puis revenir au croisement désiré et enfin... tourner à droite.
Dans une forme de logique qui m'échappe encore mais qui doit être locale, la fin de la portion d'autoroute qui m'amène dans le centre de Budapest m'a plusieurs fois déroutée. Au premier sens de terme comme au second degré. Trois possibilités d'entrée dans l'échangeur, trois possibilité de sortie. Mais là où le bon sens dicterait à l'entrée de gauche de sortir à gauche, celle ci finit complètement à droite. Et n'espérez pas déjouer le piège en prenant l'entrée de droite pour sortir à gauche, celle-ci va tout droit. Pour allez à gauche, il faut d'abord choisir "tout droit" (un peu comme sur les grands boulevards finalement... ). Vu du ciel, ça doit ressembler à ces labyrinthes dans les cahiers d'enfants. Ceux où trois entrées A, B, et C sont proposées mais que l'une d'elle seulement amène la souris affamée à son morceau de fromage.

Ce serait simple si l'on pouvait anticiper tout ça par des indications claires, mais évidemment ce n'est pas le cas. Sur les très gros axes, il y a bien des panneaux. Mais les panneaux les plus petits qu'il soit, et tellement peu mis en avant qu'il faut savoir qu'il y a à cet endroit un panneau à trouver pour penser à le chercher. Ainsi sur mon échangeur infernal, j'ai découvert, au bout de plusieurs jours d'expérimentation et de statistique sur les résultats des différentes voies de sorties, qu'il y avait bel et bien un panneau schématisant l'obstacle. Petit, dans l'ombre d'un pont, et placé tellement loin de l'évènement qu'on ne saisit pas sur le moment l'intérêt de ce jeu de flèches brisées et croisées. On ne comprend son erreur que bien plus tard.
Quand aux boulevards normaux, ceux où l'on a tout simplement pas le droit de tourner à gauche: aucune béquille. Pas même un petit panneau planqué dans un coin, il faut s'en sortir seul. C'est la jungle. Quand on a la chance d'anticiper l'évènement, une des meilleurs solutions est de s'arrêter juste avant - le long du trottoir bien entendu - et d'observer les trajectoires des véhicules. Puis de remonter les flux jusqu'à trouver laquelle des entrées A, B, ou C amenait la souris à son morceau de fromage.
Quelqu'un m'a dit que les hongrois étaient tellement intelligents qu'ils n'avaient pas besoin de panneaux de direction. Wikipédia dit qu'Einstein est né allemand, je suis maintenant persuadé qu'il a des sources hongroises.

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