mardi 1 mai 2012

Quelques heures à Moscou

1er mai, 3h du matin, banlieue de Moscou. La vieille Lada noire roule dans la nuit en ronronnant. A bord, quatre kirghizes, un géorgien et moi-même. Silencieux.

Nous avons quittés l'aéroport depuis une demi-heure et nous roulons sur une énorme autoroute à quatre voies déserte et le géorgien - qui tient le volant -, semble user de ses dernières forces pour garder les yeux sur la route.
Moi, au milieu de la banquette arrière, je donne toute l'énergie qu'il me reste pour ne pas écraser mes voisins sur les portières. On ne m'a bizarrement pas proposé de mettre mon sac dans le coffre et les 80L que je porte sur les genoux me font sentir comme un sumotori coincé dans un triporteur piaggio.

Comme beaucoup de situations étranges, celle-ci a son origine dans un gentil mal-entendu. J'ai abordé Gulbara à l'aéroport de Zurich pour tuer ce qu'il restait des 5h d'attente avant de décoller pour Moscou. Je la croyais mongole en retour au pays, elle s'est avérée kirghize vivant en France et en partance pour 10 jours de vacances chez des amis. Nous nous sommes mis à discuter et elle m'a expliqué qu'il y a une large communauté kirghize dans la capitale Russe. Ils viennent y travailler car Bishkek n'est pas si loin - me dit-elle - et ils parlent déjà un mélange de kirghize et de russe. Arrivés à Moscou, je lui demande si elle et ses amis accepteraient de m'héberger pour quelques heures de sommeil. Elle a accepté, ses amis aussi, et je me suis trouvé entassé avec 5 autres personnes dans un petit véhicule d'une époque révolue, 13Kg de bagages sur les cuisses, et aucune idée de l'endroit ou nous allions.

La fin de la nuit s'est passée dans un entrepot de sushis et pizzas à commander par internet, dans les rires kirghizes ( le géorgien est parti juste après nous avoir déposé, non sans avoir vu son service remercié de quelques billets). J'ai grapillé deux heures de sommeil en m'endormant dans un fauteuil de bureau, et ces deux heures ajoutées à une sieste sur un banc de l'aéroport de Zurich devront me faire tenir jusqu'à ce soir.
Jusqu'au transibérien et à la couchette qui m'y attend.

1 commentaire:

  1. Joli récit, je t'imagine bien dans la Lada. J'espère que le transsibérien est plus confortable ;)

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